L’Histoire du Maroc

Le Maroc a été dominé par les Carthaginois et les Romains avant d’être islamisé au VIIIe siècle. Malgré les difficultés, les tribus berbères ont maintenu leur cohésion et ont vu naître la dynastie des Idrissides. Au fil des siècles, le Maroc a connu la domination de divers empires tels que les Almoravides, les Almohades, les Mérinides et les Wattasides. Les Sadiens ont fondé la première dynastie chérifienne au XVIe siècle. La colonisation française a commencé en 1912 sous les Alaouites. L’indépendance du Maroc a été obtenue en 1956 sous Mohammed V. La monarchie a poursuivi ses efforts de modernisation sous Hasan II et Mohammed VI. Les relations avec l’Europe et l’UE ont été engagées, parallèlement à un processus de démocratisation lent.

1. L’ANTIQUITÉ

Au cours des IXe et VIIIe siècles avant J.-C., les Phéniciens ont établi des comptoirs commerciaux sur la côte marocaine et ont introduit l’utilisation du fer et la culture de la vigne. Ces comptoirs sont ensuite tombés sous l’influence de Carthage à partir du 12e siècle.

Au IIe siècle avant J.-C., le Maroc était peuplé de Maures au nord et de Gétules au sud, ancêtres des Berbères actuelles. L’Empire romain annexe le royaume des Maures, ou Maurétanie, en 40 après J.-C. En 42 après J.-C., Claude crée le Maroc romain en séparant la moitié occidentale de la Maurétanie, ce qui entraîne l’occupation romaine des plaines du nord. L’Empire recula sa frontière jusqu’au Loukkos vers 285 en raison de la pression exercée par les montagnards, mais la civilisation romaine et le christianisme continuèrent à prospérer. Les Vandales ont ensuite conquis la région, mettant fin à la domination impériale, à l’exception de Ceuta qui est conservée byzantine de 534 à 709.

2. Les Berbères ont un lien historique avec l’islam.

Les Berbères sont divisées en tribus telles que les Masmudas sédentaires, les Sanhadjas et les Zenatas. Ils ont un système de conseil démocratique et n’ont pas de dynasties de longue durée. Ils ont rapidement adopté l’islam après la conquête arabe menée par Musah ibn Nusayr. L’indépendance des Berbères a conduit au soulèvement de l’hérésie kharidjite contre les Omeyyades. La dynastie des Idrissides est fondée dans le nord du Maroc, mais perd de son importance au fil du temps. Les Fatimides régnèrent essentiellement sur le Maroc, mais le pays revint aux divisions des républiques berbères.

3. Les dynasties berbères ont marqué l’histoire.

La confrérie des Almoravides, à l’origine des Sanhadjas du désert, conquiert le Maghreb en commençant par les oasis puis le sud du Maroc. Leur chef, Yusuf I ibn Tachfin, fonde Marrakech et étend son territoire en prenant Fès, Ceuta et même en poussant jusqu’à Alger. Ils fournissent également les principes musulmans d’Andalousie contre la Reconquista en Espagne. L’empire almoravide est créé, unissant le sud de l’Espagne au Maroc. Cependant, la doctrine almohade, fondée par Muhammad ibn Tumart, entraîne les Masmudas de l’Atlas dans la révolte contre les Almoravides. Abd al-Mumin, successeur de Tumart, poursuit la lutte, détruit le pouvoir des Almoravides et étend leur empire. Le règne des Almohades s’est encore renforcé sous Yusuf II et Abu Yusuf Yaqub al-Mansur. L’empire est menacé par les forces chrétiennes au nord et par les forces almoravides et arabes à l’est. Si la menace chrétienne a été temporairement traitée à Alarcos, la menace orientale nécessite une action militaire et la déportation de certains Arabes. La civilisation almohade se caractérise par un rigorisme religieux et moral, ainsi que par un développement intellectuel grâce à des personnages comme Averroès. Le Maroc berbère atteint son apogée à cette époque.

4. LES MARINIDES

La réputation des Almohades décline après leur défaite en Espagne à Las Navas de Tolosa en 1212. Les conflits de succession conduisent Ferdinand III de Castille à intervenir au Maroc. Les Banu Marin (Marinides), des Zénètes venus de l’est, conquièrent le nord du Maroc de 1214 à 1244. Ils établirent le royaume de Fès sous la direction d’Abu Yahya en 1244-1250. Les Castillans s’emparent de Séville en 1248, ce qui entraîne l’élimination des Almohades dans le sud du Maroc en 1269. Abu Yusuf Yaqub devient sultan de 1269 à 1286. Les Marinides sont affectés par des expéditions infructueuses vers l’Espagne et les Abdalwadides de Tlemcen. Les Wattasides, une autre dynastie zénète, prennent le contrôle de Fès et les remplacent en 1472.

5. LES DYNASTIES CHÉRIFIENNES

Les Portugais occupent plusieurs ports du Maroc atlantique pour protéger leur route commerciale vers la Guinée. Les Espagnols s’emparent également de Melilla et de Peñón de Vélez de la Gomera. Les Marabouts mènent une guerre sainte contre les Européens, aidant la dynastie des Sadiens à prendre le pouvoir dans le Sud. Les Sadiens prennent le contrôle de Santa Cruz de Aguer en 1541, incitant les Portugais à se retirer de certaines positions. Muhammad al-Shaykh s’allie aux Espagnols contre les Turcs, apparaît comme une plus grande menace. Cependant, les Espagnols se sont tournés vers le commerce avec l’Amérique et se sont désintéressés du Maroc. Après la mort de Muhammad al-Shaykh en 1557, les Ottomans abandonnent leurs projets de conquête. Le Maroc gagne en prestige après la victoire d’Alcaçar-Quivir en 1578. Le souverain sadien al-Mansour étend son territoire pour contrôler les routes commerciales de l’or, du sel et des esclaves.

Après la mort d’Ahmad al-Mansour, le pays est divisé et la piraterie à Salé, contrôlée par les Morisques expulsés d’Espagne, se développe. Au XVIIe siècle, une nouvelle dynastie chérifienne, les Alaouites du Tafilalet, conquièrent les plaines marocaines. Mulay Ismail (1672-1727) met sur pied une armée de Noirs, les Abid al-Boukhari, et reprend Tanger (1684) et Larache (1689) aux chrétiens. Il ne parvient cependant pas à soumettre complètement les montagnards. Le XVIIIe siècle est marqué par de longues querelles d’héritage, notamment sous le règne de Mulay Abd Allah (1729-1757), et par la reprise de Mazagan en 1769.

6. Le Maroc s’ouvre aux Européens.

À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, le sultan marocain n’est pas contesté, mais l’armée est faible. Sous le règne de Muhammad ibn Abd Allah, des traités commerciaux sont signés avec les puissances européennes et Mogador est créé pour concentrer les échanges commerciaux du Maroc avec l’Europe. Les nations européennes, l’Angleterre en tête, se accorderont des privilèges tels que l’ouverture de ports, la juridiction consulaire et des exemptions fiscales. Mulay Yazid meurt lors d’une révolte dans le sud, tandis que Mulay Sulayman doit faire face aux rébellions berbères. Les successeurs Mulay Abd al-Rahman et Muhammad ibn Abd al-Rahman ont mené des guerres contre la France et l’Espagne, révélant la faiblesse de l’armée. Les lourdes indemnités versées à l’Espagne aggravent les crises économiques liées aux privilèges européens. Mulay Hasan s’est assuré le soutien du Haut Atlas en donnant le pouvoir aux chefs de tribus. Son fils, Mulay Abd al-Aziz ibn al-Hasan, s’entoure d’Européens et fait face à la révolte de Bu Hmara, marquant le début des mouvements anti-européens.

7. LA COLONISATION FRANÇAISE

La France, qui a déjà établi des traités avec le Maroc, cherche à étendre sa domination sur le pays. Elleobtient le droit de police aux frontières algéro-marocaines en 1901-1902. En 1904, il est question de partager le Maroc avec l’Espagne, mais l’Allemagne s’y oppose et soutient le sultan. La conférence d’Algésiras, en 1906, place le Maroc sous contrôle international. Les forces françaises occupent certaines parties du Maroc en 1907 et 1908. Mulay Hafiz fait appel aux troupes françaises pour l’aider à Fès en 1911. Après l’incident d’Agadir en 1911, la France a pu imposer un protectorat au Maroc. Le statut de Tanger a été réglé en 1923 par la Convention de Paris.

Lyautey, le résident général, parvient à contrôler l’intérieur du Maroc en s’emparant de Taza et de Khénifra en 1914. L’occupation européenne se heurte à une forte opposition dans la région du Rif, où Abd el-Krim bat l’ armée espagnole en 1921. La coalition franco-espagnole finit par vaincre Abd el-Krim en 1926. Dans le Haut Atlas, les Berbères ont résisté aux forces françaises jusqu’en 1933-1934. Sous le régime du protectorat, le sultan n’a que des pouvoirs religieux et est choisi par Paris. La colonisation européenne du Maroc se traduit par l’attribution d’un million d’hectares de terres aux Européens. Le sentiment nationaliste se développe contre la minorité étrangère, alimenté par le salafisme et le panarabisme. L’opposition nationaliste s’est intensifiée par les questions économiques, notamment la crise de 1929. Divers partis et mouvements politiques voient le jour, tels que l’Istiqlal et le Parti démocratique de l’indépendance, qui revendiquent la souveraineté du Maroc. La défaite de 1940 a encore affaibli la position française au Maroc, ce qui a entraîné une augmentation des appels à l’indépendance.

8. VERS L’INDÉPENDANCE

Le sultan Muhammad V rencontre FD Roosevelt à Anfa en juin 1943. En 1944, il refuse pour la première fois de ratifier les décisions du résident. Il appelle à l’indépendance dans un discours prononcé à Tanger en avril 1947. En réponse, le gouvernement français nomme des résidents énergiques, les généraux Juin (1947-1951) et Guillaume (1951-1954). En 1951, Mohammed V doit céder au coup de force des autorités françaises qui soutiennent le sultan de Marrakech, al-Hadjdj Thami al-Glawi (le Glaoui). Il accepte de se séparer de ses collaborateurs de l’Istiqlal.

Le 20 août 1953, les autorités françaises destituent le sultan et le remplacent par Muhammad Ibn Arafa. La ville connaît des violences avec des massacres et des attentats à la bombe, ce qui entraîne une révolte dans la région du Rif. Le gouvernement français a fini par rétablir Muhammad V en août 1955.

Le sultan obtient la reconnaissance de l’indépendance de son pays vis-à-vis de la France le 2 mars 1956 et de l’Espagne le 7 avril 1956. Le statut international de Tanger est aboli le 29 octobre 1956. Le Maroc devient un royaume en août 1957 et cherche à négocier sa frontière avec l’Algérie. Il revendique également la Mauritanie en 1958. L’Espagne cède la zone de Tarfaya en avril 1958 mais refuse de céder les Présides, Ceuta, Melilla, Ifni et la zone saharienne. Le parti majoritaire, l’Istiqlal, se scinde en deux en 1958, donnant naissance à l’Union Nationale des Forces Populaires (UNFP). L’UNFP estime que le rôle du roi dans le gouvernement est excessif. Mohammed V est resté en fonction jusqu’à sa mort en février 1961, conservant son prestige tout au long de son règne.

 

Le paysage politique marocain a évolué depuis 1961.

Le règne de Hasan II a duré de 1961 à 1999.

Hassan II est devenu roi en mars 1961 après la mort de son père et s’était déjà impliqué dans le royaume en tant que prince héritier. Il s’est attaché à asseoir son pouvoir en affaiblissant les partis du Mouvement national. La première Constitution qu’il a adoptée en 1962 était axée sur la prééminence royale, concentrant tous les pouvoirs autour du roi. Le partage du pouvoir entre le roi, les partis, l’exécutif et le législatif est devenu dominant dans la politique marocaine. En 35 ans, 5 amendements constitutionnels et des élections ont été nécessaires pour modifier l’équilibre des pouvoirs.

En septembre 1996, la cinquième Constitution a été adoptée à l’unanimité par toutes les forces politiques, y compris l’opposition, élargissant les pouvoirs du gouvernement et du Premier ministre. En mars 1998, un gouvernement dirigé par Abd al-Rahman Yusufi, secrétaire général de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), accède au pouvoir par alternance.

À partir de 1961, le roi a gouverné avec des partis issus de ses propres rangs, tels que le FDIC, le RNI et l’UC. Ces partis ont remporté les élections en 1963, 1976-1977 et 1983-1984, tandis que la part de l’opposition diminuait. En 1993, l’opposition a connu une légère augmentation, ce qui a incité le gouvernement royal à proposer une alternative, qui a été rejetée. L’opposition a formé un front appelé le Bloc Démocratique, mais n’a pas réussi à s’imposer au second tour. Les élections de 1997 ont vu un bicamérisme reconstitué, avec une érosion du pouvoir et un éparpillement des partis.

Les différends politiques entre l’Algérie et le Maroc ont eu un impact significatif sur le paysage politique de la région depuis l’indépendance des deux pays.

Le régime autoritaire et la crise du Sahara occidental sont liés.

La période de 1961 à 1973 au Maroc a été marquée par des événements importants, tels que l’arrestation de dirigeants de l’UNFP, des conflits frontaliers avec l’Algérie, des procès de personnalités de l’opposition, des troubles politiques à Casablanca , la déclaration de l’état d’exception, la disparition de Mehdi Ben Barka, des coups d’État militaires et divers procès politiques. Le roi Hassan II a initié quelques réformes politiques en 1971 et 1972, mais a finalement été confronté à des défis liés aux complots et aux procès politiques en cours en 1973.

À partir de 1974, la question du Sahara occidental s’est posée lorsque l’Espagne cherchait à décoloniser le territoire. Cela a conduit à un consensus entre les partis politiques au Maroc, à l’exception d’une faction de la gauche radicale. L’UNFP, qui deviendra plus tard l’USFP, a réorienté son approche vers des moyens pacifiques après l’assassinat de l’un de ses dirigeants en 1975. L’accent mis sur le Sahara occidental a conduit à une émergence du sentiment patriotique , y compris la “Marche verte” en novembre 1975. Les tensions avec l’Algérie se sont aggravées, conduisant à la rupture des relations en 1976. En conséquence, un Conseil national de sécurité a été créé en 1979, réunissant le gouvernement et les partis d’opposition.

En août 1979, le Maroc prend possession du Tiris el-Gharbia au Sahara occidental après le retrait de la Mauritanie du territoire. En 1981, le général Dlimi met en place des « murs de défense » contre les attaques du Front Polasario. Lors du sommet de l’OUA à Nairobi en 1981, Hasan II a accepté l’idée d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Ce sommet a été accueilli par des protestations de l’USFP suite à des émeutes à Casablanca et trois de ses dirigeants ont été arrêtés pendant huit mois.

La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a été proclamée par le Front Polisario en février 1976 avec le soutien de l’Algérie et de la Libye. Elle est devenue membre de l’OUA en février 1982, puis le Maroc s’est retiré de l’organisation africaine après que l’admission de la RASD a été officialisée lors du sommet d’Addis-Abeba en novembre 1984. Malgré une rencontre entre Hasan II et Chadli Ben Djedid à Oujda en février 1983, les tensions dans les relations maghrébines persistent.

Après le sommet arabe de Fès en septembre 1982, le roi a commencé à s’impliquer davantage dans la politique du Moyen-Orient. Il a encouragé les négociations entre l’Égypte et Israël. Le Maroc a signé un traité d’union avec la Libye en août 1984, mais l’alliance a été rompue en août 1986 après la visite de Shimon Peres au palais d’Ifrane. Des émeutes ont lieu dans le sud (Marrakech) et le nord (Tétouan) du pays en 1983 et 1984. Le général Dlimi disparaît dans des circonstances mystérieuses à Marrakech en novembre 1985.

La transition peut s’avérer difficile.

En mai 1987, une nouvelle période s’ouvre avec le rapprochement avec l’Algérie et la reprise des relations diplomatiques. Cela a conduit à la création de l’Union du Maghreb Arabe en février 1989. L’acceptation du plan de paix de l’ONU pour le Sahara occidental en août 1988 et les pourparlers avec les représentants du Front Polisario en janvier 1989 et ont également contribué. La prolongation de la législature, due au conflit du Sahara, a provoqué des tensions avec l’opposition et a entraîné des problèmes sociaux et économiques. Il en est résultat des grèves et des troubles, exacerbés par la montée du mouvement islamiste dans les universités. Pour relever ces défis, le Maroc a reçu l’aide de la Banque mondiale, du FMI et de ses alliés européens, notamment la France. Conformément à la politique internationale, la privatisation des entreprises publiques a été lancée.

À partir de 1990, le régime a été confronté à une période de transition difficile au cours de laquelle la modernisation économique était en cours dans certains secteurs. Toutefois, ces progrès n’ont pas été accompagnés d’une politique de modernisation. Les partenaires internationaux du Maroc ont commencé à exprimer leurs inquiétudes quant au manque de transparence et aux problèmes de droits de l’homme.

Une crise politique est survenue avec la France après la publication de “Notre ami le roi” de G. Perrault, ainsi que des critiques de la presse concernant le trafic de drogue dans la région du Rif. La construction de la mosquée Hasan II à Casablanca grâce à des fonds publics, des problèmes de censure et des fraudes électorales ont également suscité des tensions. Le Maroc a également déployé des troupes pour soutenir la coalition américano-saoudienne pendant la guerre du Golfe en janvier-février 1991, malgré une opinion publique mitigée à ce sujet.

Le pays a connu une ouverture politique progressiste et l’émergence d’une société civile, y compris des groupes de femmes et de défense des droits de l’homme. Un cessez-le-feu a été instauré dans le conflit du Sahara occidental en septembre 1991. De 1989 à 1994, des prisonniers politiques ont été libérés, des exilés sont revenus, un centre des droits de l’homme a été créé et certaines lois. sur les femmes et la famille ont été modifiés. L’opposition a demandé et obtenu une nouvelle constitution en 1992, mais elle l’a jugée insuffisante. Malgré les promesses, les élections de 1992-1993 n’ont pas abouti aux changements significatifs espérés par le roi. La situation politique est conservée tendue, mais moins qu’auparavant.

Il existe des problèmes persistants qui doivent être résolus afin de créer un système plus adaptable.

Les relations internationales dans la région ont été tendues en raison de retards dans le plan des Nations Unies pour le Sahara, ce qui a entraîné une stagnation de l’UMA et une montée des tensions avec l’Algérie. Ces tensions ont été aggravées par un attentat à Marrakech en août 1994, Rabat soupçonnant Alger d’être impliqué, en plus des répercussions de la guerre civile algérienne.

Le Maroc a soutenu le processus de paix au Moyen-Orient, y compris les accords d’Oslo en septembre 1993. Il a accueilli une conférence sur le Maghreb et le Moyen-Orient afin d’établir une coopération économique dans la région et à un bureau pour les intérêts israéliens. Toutefois, cette politique d’ouverture a été remise en cause par les obstacles au processus de paix israélo-palestinien.

Malgré l’assistance continue des principaux soutiens du Maroc, en particulier la France, le pays continue de faire face aux défis économiques. La Banque mondiale a évoqué les politiques du gouvernement et le roi Hassan II a reconnu ces critiques. Les troubles sociaux, notamment les grèves et les manifestations, ont été ajoutés à l’instabilité politique. Des efforts ont été déployés pour résoudre ces problèmes et favoriser une transition en douceur du pouvoir.

Après la crise de 1990-1995, d’intenses négociations ont eu lieu pour modifier les listes et les codes électoraux, ce qui a conduit à la promulgation de la cinquième constitution en septembre 1996. Ces négociations ont été précédées par l’introduction d’ une politique de dialogue social en août 1996 et par une tentative infructueuse de restructuration des entreprises au début de l’année 1996.

Abd al-Rahman Yusufi est devenu Premier ministre en février 1998 et, le 14 mars, un gouvernement de 41 membres a été formé par le chef de l’opposition de gauche à partir d’une coalition de 6 partis. Ce gouvernement comprend des membres de l’USFP, de l’Istiqlal, de plusieurs petits partis de gauche et des partis de l’ancienne majorité, le RNI et le MNP. Le roi a nommé les responsables de quatre ministères de souveraineté : Intérieur, Affaires étrangères, Justice et Affaires religieuses.

La réconciliation entre le régime et son opposition bénéficie d’un large soutien national et international par rapport à d’autres pays du Maghreb. Toutefois, les attentes sociales sont élevées et la flexibilité politique et économique limitée en raison de l’insuffisance des ressources, des déficits importants et des défis posés par la fonction publique et la dette de l’État.

La nouvelle équipe a pour objectif de mettre en œuvre des réformes dans divers secteurs, notamment l’économie, l’investissement, l’éducation, l’administration et la justice, afin de résoudre des problèmes sociaux tels que le niveau de vie, le chômage et l’analphabétisme.

La mise en œuvre de ces promesses a été lente, comme en témoigne la loi de finances 1998-1999, qui a manqué d’innovation par rapport à la législation antérieure. La nomination de Driss Basri, un fidèle du roi, au ministère de l’intérieur souligne l’ambiguïté de ce gouvernement.

Depuis l’automne 1998, la libération de plusieurs dizaines de prisonniers politiques, la reconnaissance par l’État de la mort en détention de plus d’une centaine d’opposants politiques disparus entre les années 1960 et 1980, et la promesse d’indemnisation à de nombreuses familles, témoignent de l’évolution du régime marocain. Hasan II est décédé subitement en juillet 1999.

Sous le règne de Mohammed VI.

 

Le début du règne est ambigu.

Au début de son règne, Muhammad VI, le fils aîné de Hasan II, s’est efforcé de prendre ses distances avec le régime de son père et de renouer avec la population. Cela s’est manifesté par diverses actions telles que le retour d’Abraham Serfaty d’exil, l’accueil de la famille de Mehdi Ben Bark, la destitution du ministre de l’intérieur Driss Basri et la visite des régions négligées du nord. Mohammed VI cherche à moderniser et à libéraliser le royaume, même si une véritable démocratisation n’est pas l’objectif ultime.

À partir de 2000, les actions du roi ont, à plusieurs reprises, amené les Marocains à s’interroger sur ses véritables intentions. Il s’agit notamment de la saisie de journaux suite à une lettre de l’opposant islamiste Cheikh Abdessalam Yassine, du manque de transparence dans le procès du capitaine Mustafa Adib pour avoir dénoncé la corruption au sein des Forces Armées Royales (FAR), et de la condamnation en 2001 de l’ancien agent secret Ahmed Boukhari pour chèques sans provision après avoir révélé des informations sur l’affaire Ben Barka.

En outre, le programme de modernisation du pays, y compris l’ouverture aux investisseurs étrangers, a été retardé, ce qui a entraîné une désillusion au sein de la population. La crise économique et sociale qui frappe le pays depuis plusieurs années inquiète les Marocains quant à l’absence du roi sur la scène politique nationale.

2.2. LES PREMIÈRES RÉFORMES

En septembre 2002, l’USFP remporte les élections législatives avec 50 sièges. Le PJD triple son nombre de députés et devient la seule formation islamiste autorisée. L’ancien ministre de l’intérieur, D. Jettou, a mis en œuvre une réforme majeure du code de la famille en 2004. Il a également créé l’organe « Équité et Réconciliation » pour traiter les violations des droits de l’homme. commises sous le règne de Hasan II. En 2005, le roi a lancé un programme visant à réduire la pauvreté dans les zones rurales et urbaines. Le gouvernement a donné la priorité à la formation pour lutter contre le chômage et a introduit un système de couverture médicale pour tous.

La désillusion croissante de la population et le renforcement du pouvoir.

Bien que la croissance économique ait augmenté en 2001 et atteint de nouveaux sommets en 2003 et 2006, elle n’a pas été en mesure de combler les inégalités sociales, qui ont plutôt eu tendance à se creuser.

La contestation au Maroc n’est généralement pas exprimée ouvertement, mais elle se traduit parfois par le succès des islamistes qui résistent à la modernisation. Malgré l’opposition du Maroc à l’intervention américaine-britannique en Irak, les attentats de Casablanca du 16 mai 2003, visant des lieux de rassemblement de juifs et d’étrangers, ont fait 45 morts et une centaine de blessés. Ces attentats indiquent que la pauvreté et le chômage des jeunes peuvent contribuer à l’islamisme radical.

Lors des élections municipales de septembre 2003, le parti islamiste PJD s’est classé onzième derrière l’Istiqlal, l’USFP et le RNI dans les villes grandes et moyennes, s’imposant ainsi comme la deuxième force politique du royaume.

Le régime a renforcé les mesures de sécurité et les actions antiterroristes à la suite des attentats. La répression a visé les membres des commandos Salafia Djihadia et la presse.

Casablanca a connu trois vagues d’attentats suicides les 11 mars, 10 avril et 14 avril 2007, qui ont entraîné la mort de sept jeunes kamikazes et d’un policier. En outre, un attentat manqué contre des touristes a eu lieu à Meknès le 13 août 2007. Les motivations des kamikazes restent inconnues.

La presse au Maghreb a subi des intimidations de la part des autorités au cours de l’été en raison de la recrudescence de la menace terroriste, notamment la saisie de deux hebdomadaires et l’inculpation de leur rédacteur en chef pour “manque de respect envers la personne du roi”, ainsi que la condamnation et l’emprisonnement d’un journaliste pour avoir publié des documents confidentiels liés à la lutte contre le terrorisme.

Les élections législatives du 7 septembre 2007 n’ont pas abouti à une victoire du PJD comme prévue. Le parti islamiste n’a obtenu que 10,9 % des voix et est arrivé en deuxième position avec 46 sièges, derrière le parti de l’Istiqlal avec 52 députés. Le parti USFP a également vu son nombre de sièges diminuer, passant à la cinquième place. L’abstention a atteint un niveau record de 63 %, auquel s’ajoutent 20 % de bulletins blancs ou nuls.

Les derniers sondages ont retenu un sentiment de désenchantement politique de la majorité de la population, qui se concentre principalement sur les défis de la vie quotidienne, tels que la cherté de la vie. Elle ne semble pas bénéficier des retombées des investissements étrangers ou de l’achèvement de grands projets dans des domaines tels que le développement du port de Tanger, le remodelage de l’agglomération de Rabat ou la modernisation du système de transport.

Abbas El Fassi, chef du parti Istiqlal, est devenu Premier ministre et a maintenu la coalition au pouvoir en formant un nouveau gouvernement composé d’un ensemble diversifié de partis politiques, dont des femmes occupant des postes clés.

En décembre 2007, le bureau politique de l’USFP a décidé de quitter la coalition, fragilisant ainsi l’avenir du gouvernement. En juillet 2008, un proche du roi a créé un nouveau parti libéral centriste, le PAM. Le PAM visait à concurrencer le PJD lors des prochaines élections et à soutenir le cabinet al-Fasi. En mai 2009, le PAM a retiré son soutien au Premier ministre. Lors des élections municipales de juin 2009, le PAM l’a emporté avec 21,7 % des voix. Il devance l’Istiqlal (19 %), le RNI (14,8 %) et l’USFP (11,6 %). Le PJD a obtenu 5,4 % des voix car il a présenté moins de candidats que les autres partis.

2.4. Ouverture politique et réforme constitutionnelle potentielle.

À la suite des événements survenus en Tunisie et en Égypte, un groupe diversifié de manifestants au Maroc a commencé à réclamer des réformes et l’établissement d’une monarchie constitutionnelle le 20 février 2011.

Le 9 mars, le roi a annoncé la création d’une commission ad hoc chargée de préparer une réforme constitutionnelle. Malgré un attentat terroriste à Marrakech le 28 avril, qui a suscité des inquiétudes en matière de sécurité, l’ouverture politique s’est confirmée.

Lors d’un discours à la nation le 17 juin, Mohammed VI a exposé les grands principes de la nouvelle Constitution marocaine. La Constitution vise à établir une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale, en mettant l’accent sur l’équilibre et la séparation des pouvoirs. Elle prévoit la reconnaissance des droits de l’homme, l’égalité entre les hommes et les femmes, la désignation de l’amazigh (berbère) comme deuxième langue officielle du côté de l’arabe, une décentralisation accrue, la lutte contre la corruption. et la limitation des prérogatives du souverain au profit du chef de gouvernement issue du parti vainqueur des élections. Le Premier ministre dirigera un Conseil de gouvernement doté de pouvoirs de nomination étendus et de la capacité de dissoudre la Chambre des représentants, qui détient le pouvoir législatif. La Constitution renforce également le contrôle parlementaire, améliore le statut de l’opposition et l’indépendance du pouvoir judiciaire par la création d’un Conseil supérieur de la magistrature, dont la présidence est déléguée par le roi au président de la Cour de cassation.

Le projet de constitution a été approuvé à une large majorité lors d’un référendum le 1er juillet 2011, avec 98 % de « oui » et un taux de participation de plus de 70 %. Cependant, le “mouvement du 20 février”, qui avait appelé au boycott et qui contestait le résultat en mobilisant ses partisans en faveur de nouvelles réformes, a entraîné la déception et la méfiance.

 

 

Les élections et la transition démocratique sont des éléments importants du processus politique.

Les élections législatives anticipées du 25 novembre 2011 ont pris les partis au dépourvu, les incitant à se réorganiser afin de présenter des programmes unifiés.

La coalition « Alliance pour la démocratie » a été formée par huit partis, dont le RNI, le PAM, l’UC et le MP, tandis que le Bloc démocratique a été reconstitué par l’Istiqlal, l’USFP et le PPS.

Lors des élections de 2007, le taux de participation a été plus faible que lors des élections précédentes, environ 45 %, malgré l’importance de l’événement et les appels des partis politiques à une forte participation. Les islamistes du PJD ont remporté les élections avec 107 sièges sur 395, suivis par l’Istiqlal (60 sièges), le RNI (52 sièges), le PAM (47), l’USFP (39), le MP (32), l’UC (23) et le PPS (18). 10 autres parties se sont partagées les 17 sièges restants.

Conformément à la nouvelle Constitution, le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a été nommé Premier ministre par le roi et a formé un gouvernement de coalition avec l’Istiqlal, le MP et le PPS. Ce gouvernement de coalition, dans lequel le PJD détient 12 des 30 ministères, a reçu l’approbation du souverain le 3 janvier 2012. Cependant, les désaccords et la concurrence entre le Premier ministre et le chef du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat. , ont conduit à des tensions au sein de la coalition. Pour éviter des élections anticipées et résoudre la crise politique, un nouveau gouvernement de coalition a été formé en octobre 2013 avec le soutien et la participation du RNI.

Lors des élections d’octobre 2016 au Maroc, le parti PJD a obtenu le plus grand nombre de sièges avec 125, suivi par le PAM avec 102 sièges. Malgré les tentatives de formation d’une coalition, les négociations sont maintenues bloquées pendant cinq mois jusqu’à ce que Saadeddine El Othmani, le numéro 2 du PJD, ait réussi à former un gouvernement en avril 2017.

Le Maroc a une présence mondiale importante sous la direction de Mohammed VI.

Le Maroc, sous la direction de Mohammed VI, a cherché à renforcer ses liens avec l’Europe et à améliorer sa coopération avec les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Malgré des désaccords sur l’intervention américaine-britannique en Irak en 2004, le Maroc et les États-Unis ont signé un accord bilatéral de libre-échange en 2006, ce qui a entraîné une augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays.

LES RELATIONS AVEC L’ESPAGNE

Les relations entre Madrid et Rabat ont commencé à se refroidir en 2001 en raison d’un différend sur la prospection pétrolière. En juillet 2002, un accrochage a eu lieu au sujet de l’îlot Leila, récupéré par l’Espagne. Un accord a été signé sous l’égide des Etats-Unis pour un retour au statu quo. Les relations diplomatiques ont été rétablies et ont abouti à une rencontre entre les premiers ministres en juin 2003. Après les attentats de Madrid en mars 2004, la coopération entre les deux pays s’est intensifiée. Le président Zapatero s’est rendu au Maroc en avril 2004, suivi par le roi Juan Carlos en janvier 2005. Toutefois, des questions telles que la pêche, le Sahara occidental et l’immigration clandestine continuent de susciter des tensions. En octobre 2005, des dizaines d’immigrants sont morts en entrant à Ceuta et Melilla, et beaucoup d’autres ont été abandonnés dans le désert. La visite de Juan Carlos dans les enclaves en novembre 2007 a ravivé le conflit frontalier.

LE SAHARA OCCIDENTAL

Le conflit du Sahara occidental n’est toujours pas résolu. En 2001, un accord-cadre proposé par l’ONU a été rejeté par le Front Polisario. Ce désaccord a également entraîné la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc en 2005. Les négociations ont repris en 2007, le Maroc proposant une autonomie interne pour le Sahara occidental. L’Algérie a continué à réclamer un référendum d’autodétermination. Les pourparlers entre les parties sous la supervision de l’ONU se sont poursuivis en 2009, mais ont été interrompus en 2012.

En janvier 2017, le Maroc a été réintégré dans l’Union africaine après l’avoir quittée en 1984 en raison de l’admission de la République arabe sahraouie démocratique. La décision a été approuvée par 39 États sur 54, malgré l’opposition des pays soutenant le Front Polisario, principalement l’Algérie. Cette réadmission a été accueillie favorablement par le Maroc et la RASD et pourrait faire avancer les discussions sur la question sahraouie, d’autant plus qu’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à la reprise des négociations a été adoptée le 28 avril. .

Maroc, France et Europe.

Le Maroc de Mohammed VI renforce ses relations avec la France et l’Union européenne. Il y a eu des tensions occasionnelles entre Rabat et Paris, surtout avec les relations plus étroites entre Paris et Alger depuis 2003. La visite de Jacques Chirac en Algérie en 2003 a été suivie d’une visite au Maroc, où il a manifesté son soutien au nouveau régime. La visite de Nicolas Sarkozy dans les capitales du Maghreb en 2007 a également provoqué des frictions avec Rabat. Malgré son adhésion au programme français de l’Union pour la Méditerranée, Mohammed VI n’a pas participé au sommet de Paris en 2008. En octobre 2008, l’Union européenne a accordé au Maroc un “statut avancé” dans le cadre d’un projet visant à renforcer les liens avec la France. Cette décision est le signe d’une intégration avancée, tant sur le plan économique que politique.

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